La gestuelle : une question de vie et de mort
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La gestuelle : une question de vie et de mort
L'issue d'un combat de gladiateurs était contractuelle. En effet, la majorité des combats, notamment à l'apogée de l'empire, n'aboutissait pas à la mise à mort et les gladiateurs étaient "stantes missi", soit "renvoyés debout". Toutefois, si l'editor était suffisamment riche pour dédommager le laniste de la perte d'un gladiateur et s'offrait le luxe d'une potentielle mise à mort à l'issue du combat, alors il s'agissait d'un combat "sine missione", c'est-à-dire sans renvoi.
Deux gestes correspondent à la vie et à la mort, bien différents des pouces levés ou baissés issus de textes mal interprétés par les peintres pompistes et ensuite popularisés par les films peplum. Le premier geste, la vie, pour l'un ou les deux gladiateurs d'ailleurs, consiste à tendre la main ouverte en repliant les phalanges, ce qui symboliserait la lame d'un glaive de mise à mort (et non d'exécution, ce qui n'est pas la même chose d'un point de vue juridique, et les Romains étaient pointilleux sur le droit) laissée dans son fourreau. Nous trouvons ce geste sur un médaillon, accompagné de la mention "stantes missi" :
Le second geste, la mort pour l'un des gladiateurs dans le cadre d'un combat défini contractuellement comme "sine missione", consiste à tendre la main ouverte vers le gladiateur, doigts écartés. Nous retrouvons ce geste sur cette mosaïque, où le nom du gladiateur est suivi de la lettre grecque θ, pour θάνατος, la mort :
Ainsi, outre que la culture romaine associait un langage des mains au langage oral, cette gestuelle permettait, dans le fracas de l'amphithéâtre, au public de connaître l'issue du combat. Il devenait également le témoin, au sens juridique du terme, de la réalisation du contrat.
Source : M. Ducro, B. Lopez et S. Poisson-Lopez, Gladiateurs, Tautem, 2019.
Deux gestes correspondent à la vie et à la mort, bien différents des pouces levés ou baissés issus de textes mal interprétés par les peintres pompistes et ensuite popularisés par les films peplum. Le premier geste, la vie, pour l'un ou les deux gladiateurs d'ailleurs, consiste à tendre la main ouverte en repliant les phalanges, ce qui symboliserait la lame d'un glaive de mise à mort (et non d'exécution, ce qui n'est pas la même chose d'un point de vue juridique, et les Romains étaient pointilleux sur le droit) laissée dans son fourreau. Nous trouvons ce geste sur un médaillon, accompagné de la mention "stantes missi" :
Le second geste, la mort pour l'un des gladiateurs dans le cadre d'un combat défini contractuellement comme "sine missione", consiste à tendre la main ouverte vers le gladiateur, doigts écartés. Nous retrouvons ce geste sur cette mosaïque, où le nom du gladiateur est suivi de la lettre grecque θ, pour θάνατος, la mort :
Ainsi, outre que la culture romaine associait un langage des mains au langage oral, cette gestuelle permettait, dans le fracas de l'amphithéâtre, au public de connaître l'issue du combat. Il devenait également le témoin, au sens juridique du terme, de la réalisation du contrat.
Source : M. Ducro, B. Lopez et S. Poisson-Lopez, Gladiateurs, Tautem, 2019.
Marie-Ludivine- Messages : 62
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